Green Fabrik
Terminales BAC PRO Productions horticoles

MATÉRIEL : Bâches , tuyaux plastiques, tubes horticoles, portes perfusions, poches de glucose pour perfusion, blouses, porte manteau, végétaux, enceintes, PVC, terreau, pots, pipettes, silicone, fil de pêche, pot plastique noirs horticoles, gouache rouge, masques à oxygène

Cette installation plastique et sonore pousse le spectateur à s’interroger sur la production horticole aujourd’hui de la plante à l’assiette mais aussi sur notre capacité à penser le végétal comme du vivant.

- la serre : elle renvoie sur un premier niveau à l’univers de la production horticole intensive en serre. Transparente, elle permet au spectateur de deviner le reste de l’œuvre mais en même temps le maintient à l’extérieur.
La production sous serre est une production artificielle du vivant : l’horticulteur contrôle et répond à tous les besoins de la plante ( lumière, chaleur, eau, nourriture ) afin de s’affranchir des contraintes que présentent la production en pleine terre et plein champ ( aléas climatiques notamment ). Il gagne ainsi en productivité et peut répondre de façon régulière aux besoins alimentaires de la population.
Cette technique de production a des impacts positifs et négatifs sur la planète et notre alimentation.
positifs : - gestion ultra raisonnée des apports eau + fertilisant : pas de déperdition au moment de l’apport – juste ce dont elle a besoin. Plus compliqué en plein champ.
- peut permettre une lutte biologique efficace contre les ravageurs ( peu ou pas d’utilisation de pesticide )
- peut avoir des légumes ultra précoces
négatifs : - contribution au réchauffement climatique – chauffage
- pollution : toujours utilisation de produits chimiques notamment pesticides comme en plein champ + rejets des fertilisants chimiques
- perte de repère vis à vis de la saisonnalité
- qualité gustative souvent très faible

Cette serre évoque alors aussi l’entrée des biotechnologies dans la production artificielle du vivant en laboratoire ( zone protégée dans laquelle il faut s’équiper pour entrer – comme la zone créée ) et par extension renvoie à la production de plantes OGM. Par manipulation génétique, on va donner à la plante des pouvoirs qu’elle n’a pas naturellement comme par exemple produire son propre insecticide pour lutter contre ses ravageurs. Cette technologie semble particulièrement intéressante car elle permettrait de réduire l’utilisation des pesticides. Mais ce franchissement de la barrière des espèces, franchissement des lois de la nature n’a t-il pas des conséquences ?

( NB : fera ensuite lien avec porte perf pour impacts )

Sa forme hexagonale : renvoie à l’iconographie utilisée pour les zones à risques et aux logos virus. Il y a une entrée avec un porte manteau qui nous propose de se protéger, de prendre nos précautions pour ne pas faire entrer de maladies ou de virus qui pourraient contaminer les plantes.

- les 3 cylindres centraux avec plantes à l’intérieur : évocation de la technique de production par bouturage que l’on peut réaliser sur certaines plantes. On prélève sur une plante mère pour obtenir une nouvelle plante identique. Elles sont donc isolées dans des tubes car elles doivent être protégées. Elles sont la source du futur vivant qui va être créé.
Cette méthode de production totalement artificielle peut nous faire penser à l’idée de clonage dans la production de vivant. Pourquoi demain ne pas appliquer cette méthode à l’être humain ?
Les cylindres renforcent également le lien avec l’aspect scientifique de la démarche de clonage.

- les portes perfusions, masques à oxygène, poches de liquide rouge, tuyaux et plantes au sol : renvoient à la production, aux représentations du vivant et à l’alimentation.
En serre, les plantes sont alimentées directement au pied avec l’apport de la substance nutritive dont elle a besoin. Le choix de la couleur rouge est volontairement incohérent pour renforcer l’aspect artificiel de cet apport de fertilisants chimiques. Mais le rouge c’est la couleur du sang, couleur symbolique de vie de nombreux êtres vivants. Se pose alors la question de notre rapport au vivant. Les plantes même si leur sève n’est pas rouge sont elles aussi des êtres vivants que l’on cueillent pourtant dans les champs sans se poser de question.

Les masques à oxygène : 2 niveaux : l’homme qui insuffle la vie aux plantes mais renvoient aussi au rôle indispensable des plantes pour la production d’oxygène fondamental à l’homme. Plantes : poumon de la terre

Les plantes sont dans des poches et/ou des pots  : renvoie à la technique de culture hors sol. Le sol n’est considéré que comme un support. On n’a plus besoin de terre aujourd’hui pour faire pousser des plantes ( peut être laine de roche, fibres de coco, eau ( culture hydroponique ).
Cette technique présente différents paradoxes :
- points positifs : permet d’éliminer tous les problèmes que peut poser le sol ( richesse nutritive, aspect sanitaire )
permet de gagner de la surface de culture et par voie de conséquence de nourrir plus de gens
permet de gagner en productivité : simplification des opérations culturales ( exemple pas de désherbage )
- points négatifs : pollution si substrat pas bio dégradable / élimination des déchets de
substrat ( faut le changer à chaque fois ) et la totalité des apports nutritifs ne sont pas consommés par la plante donc rejet donc pollution

Mais cette technique pose aussi la question de notre rapport au sol, à la terre dans la production de notre alimentation.Encore une fois on cherche s’affranchir de la nature.
Méthode de culture « industrielle » qui pose aussi questions sociétales et économiques ( fin des petits paysans, technique des pays riches car très coûteuse en équipements, pas de remise en cause de l’urbanisation croissante )

Le dernier paradoxe mis en avant : les portes perfusions. Les plantes sont là pour nous nourrir et les portes perfusions renvoient à la maladie. En effet, aujourd’hui il est établi scientifiquement que les pesticides ont un impact dans l’apparition de certains cancers ( perturbation endocrinienne ).
Pour les OGM : on ne sait pas encore. En revanche les impacts économiques et environnementaux commencent à être clairement établis

L’arbre de vie à gauche en entrant : les éprouvettes, outils du scientifique contiennent les gènes prélevés sur les 3 plantes mère pour créer les nouvelles plantes. La couleur rouge pour une nouvelle fois renforcer la couleur associée au vivant.

- la bande sonore : elle renvoie à la production végétale en serre. Les élèves se sont mis à la place d’une plante et ont capté tous les sons auxquels cette dernière peut être confrontée. Ils ont été retravaillés informatiquement.
Les sons produits par l’ouverture des volets d’ombrage sont le fil conducteur de cette « musique  ». S’y juxtaposent ou se suivent des sons liés au semis, à la récolte, à l’entretien etc. ( sons captés : aiguisage greffoirs, sécateur, tamis, rolls ( transport ), arrosage, lavage légumes, ambiance générale serre, motoculteur, abeilles : pollinisateurs, ouverture sac terreau, outillage, ouverture portes métalliques, pose cordeau.